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Italie, L'Aube, La légende des Belonore, Marzio, Ofelia, Philippe Carrèse, Tancrede Crevalcore, Volturno
Titre : La légende Belonore
Auteur : Philippe Carrese
Éditeur : L’Aube
Clap de fin, mais quelle fin !
Ce troisième roman clôt la trilogie consacrée par Philippe Carrese à la famille Belonore et au village de San Catello. Après « Virtuoso Ostinato » (période 1911-1930 : la tragédie initiale bouleversant la vie du village et de cette famille régnante sur la région, provoquant la fuite de Marzio Belonore et son ascension comme violoniste virtuose au succès international) et « Retour à San Catello » (période 1936-1937 avec la vengeance de Tancrede Crevalcore dont le fils Michele est à l’origine de la tragédie ayant frappé le village de San Catello et la famille Belonore), « La légende Belonore » couvre la période 1945-1964 (avec une incursion en 201 pour clore tous les chapitres) entre la fin de la guerre, la reprise des hostilités entre Tancrede Crevalcore et Volturno Belonore, les visites du village abandonné organisées par Addolorata (croisée principalement dans le deuxième volet de la trilogie et amie d’enfance d’Ofélia – voir généalogie plus bas..) et la nécessité pour Philippe Carrese de dénouer certains fils encore emmêlés.
Autant le dire tout de suite : ce troisième volet est tout aussi réussi que les deux premiers. On a forcément un sentiment plus mitigé que les deux premiers dans la mesure où l’on sait qu’on devra enfin dire un adieu définitif aux personnages qui nous ont permis de survoler pratiquement un siècle d’histoire d’une famille, d’un village et en toile de fond d’un pays. La seule « déception » se situe à ce niveau, pour le reste, Philippe Carrese nous entraîne toujours à travers un imbroglio d’histoires dans lequel on ne se perd pourtant jamais, au milieu de personnages auxquels on s’est attaché, y compris pour Tancrède auquel Philippe Carrese ne peut s’empêcher de donner quelques sentiments humains même à travers sa soif de vengeance alors que son fils s’est comporté en parfaite ordure manipulatrice.
Mon deuxième et dernier bémol sera attribué à la séquence, heureusement pas tout à fait finale, où Phillipe Carrese fait (attention spoiler) craqueler le barrage sous le coup d’explosions de mines, mourir Tancrede, s’en sortir tous les Belonore… Un peu surjouée, mais il sera beaucoup pardonné à Philippe Carrese pour l’ensemble de cette odyssée familiale !
Pour le reste, donc, Philippe Carrese parvient une fois de plus à structurer son roman de telle manière à ne pas perdre le lecteur sans toutefois lui dévoiler tous les tenants et tous les aboutissants tout de suite, en ménageant son suspens, en ne dévoilant les éléments concernant son intrigue et les événements concernant la famille Belonore que parcimonieusement. Le tout, toujours dans un style aussi fluide. Cette fluidité n’est pas étrangère aux activités cinémato-télévisuelles de l’auteur : cette saga pourrait bien finir sur un écran, petit ou grand, peu importe, elle est faite pour cela !
Une petite généalogie récapitulative pour rappeler la place des principaux personnages :
- Volturno belonore est le patricarche tnat de la famille Belonore que du village de San Catello
- Marzio Belonore est l’un de ses trois fils : en 1911, suite au viol d’Ofélia par Michele Crevalcore, Marzio tue ce dernier et s’enfuit avec son violon
- Lucio Belonore : fils aîné de Volturno, il a eu les jambes brisées dans un accident et a quitté le village pour devenir un ingénieur reconnu mais handicapé
- Toma Belonore : le troisième fils Belonore est mort dans les tranchées de Verdun
- Ofélia : le grand amour de Marzio à qui elle a donnée une fille en 1909… sans que Marzio le sache. Elle a à ce moment-là épousé Volturno qui par ce geste sauvait et la réputation d’Ofélia et celle des Belonore. Suite au viol en 1911, elle est rejetée par le vilalge, fuit à Marseille où elle donne naissance à un garçon élevé par sa famille d’accueil. Elle partira pour les Etats-Unis où elle fera deux mariages et aura deux enfants
- Carlo : le fils d’Ofélia qui par un concours de circonstance rejoint San Catello en 1937 où il tombe amoureux de Vittoria qui n’est autre que sa demie-sœur. Ils ont ensemble un fils
- Tancrede Crevalcore : le condottiere dont le fils Michele a été tué par Marzio à San Catello en 1911 et qui a juré de se venger de la famille Belonore en montant un dossier de création d’un barrage hydrolique dans la vallée qui aura pour effet de noyer les premières maisons du village, parmi lesquelles celle de Volturno, et le cimetière