Étiquettes

, , , , , , , ,

Titre : Le zoo

Auteur : Gin Phillips

Éditeur : La Bête Noire

Comme des fauves en cage… éteints

De mes lectures estivales, période propice à la détente et aux lectures qui vont avec, je retire deux déceptions. Celle-ci tout d’abord que j’ai terminée et une autre dont je ne suis pas certain d’arriver au bout…

Joan se rend au zoo avec son fils, y passe un bon moment à jouer avec lui sur une aire de jeux jusqu’au moment de devoir partir pour ne pas se retrouver enfermée dans le zoo pour la nuit ce qui va immanquablement se passer dans la mesure où avant qu’elle n’atteigne la sortie, des tirs se font entendre, elle voit des corps au sol, du sang, de la panique. Elle va devoir se cacher et protéger son enfant.

Prise d’otage ? Acte terroriste ? Ni le lecteur ni l’héroïne ne savent tout de suite de quoi il retourne. Cette sous-information des personnages du livre et des lecteurs pourrait, devrait, amener une tension qui malheureusement n’est pas palpable. On suit Joan dans sa fuite, dans son jeu de cache-cache avec les agresseurs, dans la chasse dont elle fait l’objet, dans ses rencontres avec d’autres personnes coincées dans cet espace clos mais vaste du zoo.

Ça pourrait être un livre sur l’enfermement, sur l’angoisse vis-à-vis du rôle protecteur que la mère a du mal à assumer, confrontée à une situation qui la dépasse, sur une sorte de fatalisme ou de destin, sur le héros qui sommeille, peut-être, en chacun de nous. Et pourtant, tout cela ne vient jamais vraiment. Est-ce du principalement au style assez plat de l’auteur (problème de texte original ou de traduction…) ? Est-ce lié au traitement du sujet qui ne veut jamais aller au-delà de la simple description d’une succession de scènes temporellement courtes (l’histoire se déroule en moins de trois heures, du début de la tuerie à l’intervention des forces de police) ?

Et pourtant, le combat d’un être humain pour sa progéniture devrait me parler, papa que je suis. Oui mais voilà, face à une situation telle que proposée dans le livre, je commencerai pas paniquer, j’en suis intimement convaincu. Or Joan semble parfaitement maîtriser ses nerfs et son tempérament… Bref, question identification, on repassera.

Et puis ce livre est taillé, dans son déroulé, dans son rythme, dans ses scènes, pour finir plutôt en scénario de film d’action qu’en véritable œuvre littéraire… La Bête est capable de largement mieux, elle l’a déjà prouvé !