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Titre : Le bal des cendres
Auteur : Gilles Paris
Editeur : Plon
Eruption de rage et coulée d’espoir
Galerie de portraits, petit microcosme qui gravite autour du Stromboli… le livre commence comme un catalogue de personnages que rien, en dehors du lieu (le volcan, l’hôtel Strongyle), ne semble relier. Giulia, Thomas, Guillaume, Matheo, Lior, Pipa, Sveda, Ethel et Sebastian sont autant de noms qu’on croise et qui se croisent à l’envi.
Le démarrage du roman peut paraître lent mais Gilles Paris prend le temps de planter le décor et de donner corps à ses personnages. Ceux-ci sont sur la brèche, sur le fil, au point d’exploser. Comme le volcan qui semble attirer tous les regards, créer toutes les tensions. Les personnages sont, chez Gilles Paris, des équilibristes des sentiments. L’auteur joue avec eux, avec leur passé, avec leurs pensées.
Ils présentent tous une fêlure, une histoire tragique, une part d’ombre qu’aucune lumière ne semble pouvoir éclairer. Pourtant, comme souvent chez Gilles paris, il y a toujours une lueur d’espoir. Alors pas pour tous les personnages. Certains ont un passé trop lourd pour y échapper mais quelques caractères sont plus lumineux que les autres, ont encore en eux une part de pureté et d’innocence.
La part plus classique du roman, écrit par alternance des points de vue, dans des chapitres très courts et rythmés, laisse petit à petit place à la part tragique des personnages, aux liens qui vont de l’un à l’autre. C’est le dévoilement des secrets de chacun qui pimente le récit. Le changement de rythme du roman coïncide avec le réveil du volcan, l’autre personnage central du roman.
C’est lui qui provoque l’exacerbation des sentiments, des rancœurs, des haines, réveille les passions et les tensions et accélère le déroulé des événements. La vie de l’île tourne autour de lui : à la fois force d’attraction touristique par la fascination qu’il génère et de répulsion par sa dangerosité, il est le miroir des personnages qui possèdent les mêmes caractéristiques d’attraction et de répulsion les uns pour les autres, les uns envers les autres. Le volcan n’existe pas sans les personnages et vice versa.